Quand le soleil se présente comme
la fleur purificatrice de l’univers
que le gel réfrigère les fenêtres
que le miroir de ta chambre refuse les charmes du reflet
que s’offre à moi la chair d’un jour généreux au corps nerveux
dans le rassemblement des clartés
et le bourdonnement des chants qui montent du matin
un désir d’infini et d’éternité s’empare de moi
Une blafarde Terre moribonde se traîne à mes pieds
mais au cours de mes voyages j’effeuille la rose des vents
à tous les points cardinaux
je rêve sur la grève que je vogue sur la vague
et que je navigue à la voile sur un vaisseau
Ma soif d’infini et d’horizons nouveaux n’accepte pas
les fruits que t’offre ton voisin : ils sont empoisonnés
il les a traités pour tuer tous les insectes
et toutes les maladies mais la dose était trop forte
Voulait-il se débarrasser aussi de nous
qui l’importunions par la violence de notre amour ?
Je traverse la futaie sombre aux aspects singuliers
qui prend une apparence sépulcrale
Je parcours l’orbite du temps dans le regard de la pendule
et tourne dans le cercle concis du laps de temps passé
à te contempler dans l’excès de ta beauté envoûtante
Je vis un jour de hauteur et un soir de chute
La puissance que dégage le flot incurvé
quand il se heurte à la digue me surprend
Je hisse le pavillon de détresse de mon vaisseau démâté
j’atteins la frontière ténébreuse
où clignote encore quelque lueur
avant de pénétrer dans la totale obscurité
Le souffle volage d’un vent imprévu gonfle ta robe
et je tombe dans le piège pervers de ton regard ingénu
tandis que la mer renie ses îles inexplorées
et dénonce ses îles cachées dans la brume