La nuit se renverse comme une bouteille d’encre sur la page du jour.
La tache s’étale que n’arrête pas l’horizon sur l’écriture des êtres et des choses.
Un rayon de lune glisse sur les tuiles. Un toit miaule.
Les réverbères éclaboussent les trottoirs où défilent les platanes, raides comme à la parade, et qui longent une alternance de pavillons et de terrains vagues, pas encore bâtis.
La chaussée ne me renvoie que l’écho de mes pas, accompagné par le souvenir des tiens, sur de hauts talons.
J’irai jusqu’au bout de la ville, jusqu’à cette aube de lait et de rosée
qui accrochera des chants d’oiseaux sur les arbres du quai et les poutrelles du pont Eiffel.
Un rayon de soleil Et l’été revient Avec ses cohues de couleurs Le chemin se glisse entre les buissons Tandis que des grappes d’oiseaux Mûrissent sur les branches Et que les fleurs neigent sur les haies
L’été nous rassasie d’odeurs Et de couleurs qui chatoient Dans l’herbe grasse Des prairies où se lève Une aube de lait Sur la rousseur des bovins À l’ombre de l’arbre Qui tressaille sous son écorce
Blanc visage du jour Le vent dévale la pente Et notre village jaillit Dans un cantique de lumière
Le soleil engrosse la terre féconde De fruits d’oiseaux De fleurs hautes comme des arbustes Où la moindre goutte de rosée Enfante tout un arc-en-ciel
Le vent du large soulève ta robe Son souffle humide baigne ton corps Et ton visage rit comme une fleur Tu prêtes la couleur de tes yeux À la vague qui s’en empare à jamais Et tu laisses tes rêves voguer. Au gré des flots vers des îles Que tu imagines derrière l’horizon