Le jour se lève à peine et s’éveillent les fleurs
D’un sommeil parfumé, déployant leurs corolles
Tandis que les oiseaux, sur les avoines folles,
Capturent en volant des insectes dormeurs.
Du village parvient un bouquet de rumeurs :
Appels des enfants qui s’en vont aux écoles,
De passants échangeant d’amicales paroles,
Tout cela ponctué de puissantes clameurs.
En avançant, j’entends le marteau sur l’enclume
Façonner le métal, dans la forge qui fume
Et j’aperçois au loin la flèche du clocher.
J’entends bringuebaler une lourde charrette
Sur la digue et la mer fondre sur un rocher
Et je vois le soleil se poser sur la crête.
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Paul Gauguin 1888