A LA FENETRE

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A  LA  FENETRE

fenêtre ouverte aux insectes

d’une voix déguisée l ‘oiseau me parle

drapé de plumes fragiles

le monde  voluptueusement  couché

s’agenouille humblement à mes pieds pour être béni

des orties poussent sur le chemin de la perdition

et je vagabonde  au milieu de ronces couvertes de mûres encore vertes

et d’arbrisseaux aux fruits douteux

je grelotte  et me réchauffe entre tes bras

dans la maison étanche et hermétique

dans laquelle je vis à l’abri de toutes les atteintes

j’affectionne ta douceur

tes yeux ravissent  la clarté à l’astre du jour qui ose les affronter

de la fenêtre je cause  avec les oiseaux dans leur nid sur l’arbre voisin

la maison ferme ses yeux pour ne plus voir ce qui se passe dans le quartier

elle est baignée comme une île par la marée de la campagne environnante

et se noie dans l’abondance des feuillages

le soleil qui s’ épanouit le jour et la lune qui éclôt la nuit ne sont que deux grosses fleurs de lumière qui s’ouvrent dans le ciel

cet immense jardin suspendu au-dessus de nos têtes

et qui risquent de se faner

un soleil isolé navigue  dans mes rêves

 et veille sur le repos de l’été dans les immenses étendues

 avant qu’elles se livrent  à l’ardeur des moissons

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